HONGRIE - Actualité (1990-1996)

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République de Hongrie

Politique intérieure

Les 25 mars et 8 avril 1990 se déroulent les élections législatives. Au sein de la droite, largement victorieuse, le Forum démocratique hongrois, conduit par József Antall, obtient 164 sièges sur les 386 à pourvoir. Ses alliés, le Parti des petits propriétaires et le Parti chrétien-démocrate, obtiennent respectivement 44 et 21 sièges. Son rival, l’Alliance des démocrates libres (SzDSz, sociaux-libéraux), obtient 92 sièges et son allié, l’Alliance des jeunes démocrates, 21. L’opposition compte également les 33 députés du Parti socialiste hongrois (P.S.H., ex-communistes réformateurs).

József Antall devient Premier ministre. Il forme le 16 mai un gouvernement de coalition, sans communistes.

Le 3 août, Árpád Göncz, président par intérim depuis le 2 mai, fondateur du SzDSz et au passé exempt de toute compromission avec le régime communiste, est confirmé dans son poste par le Parlement.

Le 12 décembre 1993, décès du Premier ministre József Antall. Árpád Göncz charge Peter Boross de former un nouveau gouvernement.

Les 8 et 29 mai 1994, les élections législatives sont marquées par la victoire des ex-communistes réformateurs du P.S.H. Nettement en tête à l’issue du premier tour (32,4 p. 100 des suffrages), ils obtiennent la majorité absolue au second tour (55,15 p. 100 des voix et 209 sièges sur 386). Le SzDSz recueille 18,13 p. 100 des voix (70 sièges) et le Forum démocratique chute sous la barre des 10 p. 100 (9,59 p. 100 et 37 sièges).

Le 28 juin, le Parlement investit le gouvernement de coalition formé par le P.S.H. et le SzDSz et dirigé par Gyula Horn, chef du P.S.H.

Le 19 juin 1995, le Parlement réélit Árpád Göncz à la présidence de la République pour un mandat de 5 ans. Il était soutenu par la coalition au pouvoir, contre le candidat de la droite, Ferenc Madl.

En mars 1996, la scission du Forum démocratique, lors de son congrès, affaiblit l’opposition de droite.

Vie économique

En 1990, le gouvernement de József Antall se fixe pour objectif d’adapter progressivement le pays aux principes de l’économie de marché. Le F.M.I. débloque en mai un crédit stand-by et les concours extérieurs se multiplient (C.E.E., Banque mondiale). Le 21 juin, la Bourse des valeurs est rouverte à Budapest.

En 1991, l’accent est mis sur la réorganisation des conditions économiques: lois sur la restitution des propriétés saisies par le régime communiste en 1949, loi sur la propriété, les finances publiques, le rôle des banques commerciales et la comptabilité.

En 1992, la situation s’améliore. Le gouvernement doit pratiquer une politique d’austérité pour se conformer aux objectifs de réduction du déficit définis par le F.M.I. Le processus de privatisations est accéléré. Le forint subit une série de dévaluations.

En 1993, les échanges commerciaux se dégradent sous l’effet de la récession en Europe occidentale, et l’apport de capitaux étrangers est en diminution. En mai, Budapest bénéficie de la nouvelle politique du F.M.I., consistant à se contenter d’un engagement des gouvernements à mettre en œuvre une politique de redressement, plutôt que d’en attendre la réalisation effective.

En 1994, le gouvernement dirigé par le P.S.H. tergiverse, tiraillé entre les attentes de ses électeurs qui l’ont porté au pouvoir dans l’espoir d’une pause dans la politique de rigueur, et les pressions de son partenaire, le SzDSz, et de ses bailleurs de fonds étrangers, partisans de l’austérité.

En 1995, confronté au gonflement du déficit budgétaire et à l’accroissement de l’endettement, le gouvernement s’oriente résolument vers une politique d’austérité. Le 13 mars est annoncée une série de mesures destinées à redresser les comptes publics. Le forint est dévalué de 9 p. 100, puis de 1,9 p. 100 chacun des 3 mois suivants, puis encore de 1,2 p. 100 chacun des 6 derniers mois; les droits de douane sont relevés de 8 p. 100; 19 000 postes de fonctionnaires sont supprimés et les hausses de salaires dans la fonction publique sont limitées; l’enseignement supérieur devient payant. L’annonce de ce plan, qui provoque un électrochoc dans le pays tant il remet en cause les acquis de l’ère socialiste, entraîne la démission de plusieurs ministres. En juillet, la Hongrie est le premier pays de l’ancien bloc communiste à engager la privatisation de son secteur énergétique.

En 1996, les bons résultats de l’économie – inflation maîtrisée, déficit budgétaire en diminution – reflètent l’efficacité des mesures d’austérité engagées en 1995. Ils permettent de relâcher quelque peu la politique de rigueur afin de ne pas exacerber le mécontentement de la population. Toutefois, la croissance reste faible et le poids de la dette extérieure demeure important.

En mars, Peter Medguessy succède, à la tête du ministère des Finances, à Lajos Bokros, l’artisan de la politique d’austérité, qui estimait ne pas disposer d’un soutien suffisant de la part du gouvernement socialiste.

Relations internationales

Le 23 janvier 1990, Miklós Németh, le Premier ministre, annonce qu’un accord de principe est intervenu avec Moscou sur le retrait des 52 000 soldats soviétiques présents en Hongrie.

Le 22 novembre 1991, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Pologne paraphent des accords européens les liant à la C.E.E. et constituant une étape sur la voie de l’adhésion.

Le 21 décembre 1992, la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie signent à Cracovie un accord de libre-échange prenant effet en 1993 (les pays signataires forment le groupe de Visegrad).

Le 1er avril 1994, la Hongrie est le premier pays de l’ancien bloc de l’Est à déposer une demande d’adhésion à l’Union européenne.

Le 19 mars 1995, en prélude à la Conférence sur la stabilité en Europe, la Hongrie signe avec la Slovaquie, à Paris, un traité de bon voisinage et de coopération qui garantit l’intangibilité des frontières entre les 2 pays ainsi que les droits des 600 000 Hongrois vivant en Slovaquie.

Le 7 mai 1996, la Hongrie devient le 27e membre de l’O.C.D.E.

Les 6 et 7 septembre, le pape Jean-Paul II effectue une visite en Hongrie. Il célèbre le millième anniversaire de l’abbaye bénédictine de Pannonhalma, près de Györ.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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